Qui ne le connaît pas? Vous êtes nombreux à avoir été touchés par l’histoire de Woody, à vous être inquiétés, à avoir espéré pour lui. Le débat sur l’euthanasie que son état a déclenché peu après son arrivée chez nous a beaucoup secoué les esprits. L’extraordinaire vitalité dont Woody a fait preuve a balayé tous les pronostics: ce petit martinet est parvenu à remonter la pente. Il se trouve toujours dans nos locaux, car il n’a pas voulu partir!

Pour mémoire:

Woody nous fut confié le 14 juillet de cette année ; alors âgé de cinq semaines environ, il affichait un poids de 26,2 g seulement et constituait une urgence absolue. Pendant plusieurs semaines, il avait été nourri de manière inadéquate, malheureuse victime des « pâtées pour oisillons » vendues dans le commerce, totalement inadaptées aux insectivores et qui ont déjà coûté la vie à d’innombrables oisillons. Les insectes destinés à compléter ce régime étaient trop rares pour atténuer les dégâts causés par la pâtée. Woody souffrait en outre d’une fracture bilatérale du bec et la pointe de son bec pendait lamentablement. Son plumage était dans un état catastrophique, couvert de restes de pâtée durcis et tout collé. Il faisait vraiment peine à voir et semblait condamné…

Pourtant, il voulait vivre ! Son état se stabilisa. La pointe de son bec finit par casser, mais une courte opération permit de réparer suffisamment sa mandibule inférieure pour lui donner la possibilité de capturer les insectes. L’état de ses pieds nous inspira en revanche plus d’inquiétude ; dans les premiers temps, ils étaient tellement dépourvus de force que Woody ne parvenait pas à s’accrocher aux rideaux lors des séances de rééducation. Au bout de quatre mois, l’un des deux pieds avait retrouvé force et vigueur, permettant à Woody de s’accrocher. Notre petit protégé vole bien et semble y trouver beaucoup de plaisir ; toutefois, il ne voulut pas partir. Nous fîmes plusieurs tentatives à la fin de l’été, mais il refusa à chaque fois de s’envoler, se recroquevillant dans la main qui le tenait ou s’y accrochant fermement. Nous ne forçons aucun oiseau à partir. Certains ont besoin de plus de temps que d’autres pour se résoudre à s’envoler.

Maintenant, Woody doit patienter. Son plumage s’est abîmé, il est ébouriffé et clairsemé. Pour être relâché, il devrait subir une greffe de plumes. Il est plus calme, plus posé, et prend les choses avec recul - il est devenu adulte. Il s’entraîne régulièrement au vol dans la salle de rééducation. Son meilleur ami est Momo, un martinet juvénile nourri comme lui de manière inadaptée. Leur amitié remonte maintenant à plusieurs mois. Il a vu arriver et partir beaucoup de camarades, comme la douce Alouette, qui, malheureusement, dut être euthanasiée, ou le solide Ramon, relâché tout récemment à Orange. La caisse de Woody et Momo se trouve toujours …dans le bureau du chef; ils resteront parmi nous de longs mois encore, peut-être jusqu’au printemps prochain.

Voilà, vous savez tout…Si vous souhaitez participer aux frais de nourriture de Woody et Momo, envoyez-nous un mail en anglais à l’adresse suivante www.mauersegler.com ou en français: mafalda1 @ web . de  Vous recevrez en remerciement une photo de nos deux compères.

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