Généralement, une activité fébrile et sans cause apparente n’est jamais bon signe chez un martinet. Originaire d’Idstein, la juvénile Atalante s’agitait comme une folle dans sa caisse, alors qu’elle n’était pas encore apte à voler et présentait encore trois gaines de plumes. S’agissait-il d’un martinet précoce qui voulait absolument s’envoler ? Tout faux! Cela n’arrive jamais chez les martinets. La fébrilité d’Atalante était due à une fracture du bréchet et à une lésion des tissus et des muscles environnants. L’examen fit apparaître une plaie ouverte laissant à nu la crête du sternum, marquée de plusieurs entailles. Si l’oiseau s’agitait ainsi, c’est parce qu’il souffrait énormément.
Les lésions des tissus furent prises en charge chirurgicalement après que l’oiseau eut été placé sous anesthésie: les muscles furent remis en place, tandis que la crête du sternum fut maintenue grâce à un cerclage. Si tout se passe bien, Atalante pourra retrouver la liberté d’ici deux à trois semaines, non sans avoir effectué auparavant plusieurs séances de rééducation.
Ce cas prouve une fois de plus combien est dangereuse cette idée tenace selon laquelle un martinet trouvé au sol doit être lancé en l’air. Par chance, les découvreurs d’Atalante se sont montrés intelligents et nous l’ont apportée sans tenter quoi que ce soit. Tu es une veinarde, Atalante!