La longue route vers l’Afrique, puis le retour vers l’Europe, une fois, une fois encore – combien exactement, nous l’ignorons. Peut-être a-t-elle vécu une longue vie de martinet, ou peut-être au contraire, une vie brève. Cayenta a rejoint sa ville natale de Bingen début mai. Le site de nidification qu’elle comptait occuper avait peut-être disparu; il se peut aussi qu’il ait été bouché, ou rénové et devenu inaccessible, comme il advient trop souvent. C’est alors qu’est survenu l’accident… peut-être qu’elle tentait en vain de rentrer en quelque endroit dépourvu d’accès.
Cayenta est tombée en vrille et s’est retrouvée au sol, l’aile brisée. Après avoir été découverte, elle a été conduite dans un centre de soins. Dieu merci, personne n’a tenté de la lancer en l’air! Cette pratique idiote et funeste a encore cours, à notre plus grand regret. Dans son malheur, Cayenta a eu de la chance: transférée chez nous, elle a reçu un puissant antalgique. L’articulation du coude étant en miettes, il nous fut impossible de la sauver - du moins ici-bas…
Il fait un beau soleil, et Cayenta, notre premier martinet de la saison, vient de rejoindre le paradis des animaux. Désormais, elle volera pour l’éternité, sans peur ni souffrances.
Fly free forever, ma belle!