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Le pompon pour Nadiyya!
Friday, 04. March 2016 05:21
Auteur : Dr. med. vet. Christiane Haupt
[Bitte nach Français übersetzen:] Nadiyya

On voit que Nadiyya est un oiseau qui sait ce qu’il veut! Photo © C. Haupt

Nadiyya & Declan

Declan (à droite) sait apaiser son impétueuse compagne. Photo © C. Haupt

Schieferfarbener Himmel über Fuerteventura

Un ciel gris ardoise et une mer battue par les vents! Photo © C. Haupt

Im Quartier

Notre maison. Des tapis chauffants ont été installés sous les caisses, car il fait beaucoup plus frais que dans notre centre de soins. À droite, le poste de nourrissage. Photo © C. Haupt

Jesper, Neville, Sindarin, Aspen & Quincy in der Tasche

Jesper, Neville, Sindarin, Aspen et Quincy « squattent » le sac de voyage jusqu’à leur relâcher. Photo © C. Haupt

Leia & Ravenna

Les autres couples ont leur propre caisse. Que c’est bon de se retirer dans une grotte bien douillette en ne laissant dépasser que les plumes des ailes et de la queue! (ici, Leia et Ravenna). Photo © C. Haupt

Am Vulkan "Montana de Escanfraga"

Un décor majestueux: le volcan Montana de Escanfraga, que nos martinets ont longé, laisse échapper le soir une légère fumée. Photo © C. Haupt

Elle a attendu ce moment pendant des mois, et elle réagit au quart de seconde: alors que nous partons pour rejoindre le site de relâcher, un souffle de vent soulève légèrement la serviette qui recouvre sa caisse. Nadiyya profite de cet instant pour s’élancer, et son corps fuselé, que rien ne saurait arrêter, s’élève dans les airs, vers la liberté …

Vingt-quatre heures plus tôt. Me voici de nouveau à Fuerteventura, avec, cette fois, treize candidats au départ. Pensionnaire de la saison 2014, Neville a rejoint ses douze camarades au dernier moment. Parmi eux figurent les adultes Matisse, Jesper, Sindarin et Felicitas - ces trois derniers étant eux-aussi des pensionnaires de la saison 2014 -, ainsi que les juvéniles Declan et Nadiyya, Leia et Ravenna, Tiju et Apollonia, Aspen et Quincy. Tous les treize ont réalisé d’excellentes prestations avec leurs ailes toutes neuves et se sont donc qualifiés pour les Canaries.

Le jour de notre arrivée m’en rappelle un autre, tout récent: le ciel est couvert, il fait frais et il y a beaucoup de vent…cela ressemble aux jours terribles d’il y a deux semaines, lorsque le mauvais temps a failli tout gâcher! (cf. chronique Angoisse pure…et dénouement formidable) Emplie d’appréhension, je rejoins notre habitation et commence à nourrir les martinets, alors affamés. Une fois de plus, la fougueuse Nadiyya se montre particulièrement agitée. Declan, son compagnon, reste serein et posé, et parvient comme toujours à calmer notre sauvageonne. Chacun rejoint la caisse qui lui est destinée, tandis que les tapis chauffants sont mis en place. Nos martinets ne sont pas très contents de se voir confinés de la sorte, mais bientôt, le ciel leur appartiendra!

Pendant la nuit, le vent se calme un peu. En revanche, les nuages ne veulent pas céder. La photographe Michaela, qui, pour ma plus grande joie, assistera à ce nouveau relâcher, vérifie les bulletins météo à plusieurs reprises. Le temps devrait s’améliorer! Espérons-le. En tout cas, il fait quand même 20°C. Après le second nourrissage, nous nous préparons au départ: les caisses sont recouvertes avec des serviettes, avant d’être installées délicatement dans la voiture. Je pose deux caisses par terre, le temps d’ouvrir les portières, une rafale de vent se fait sentir, et c’est à ce moment-là…

Cette coquine de Nadiyya voit que la porte de sa prison est ouverte et elle s’élance. Je m’élance aussi, mais trop tard! Coincée entre la voiture et un mur en pierres, elle fait du rase-mottes; je suis dans tous mes états ; pendant ce temps, Michaela met les autres caisses à l’abri. Je plonge derrière la fugitive, qui tourne tant bien que mal autour de la voiture, avant de prendre soudain de la vitesse. Je sais alors que je ne la rattraperai pas…Décontenancée, je marche en trébuchant pour ne pas la perdre de vue. Elle file au-dessus de la clôture du jardin, slalome à toute allure entre les arbres et les buissons, évite habilement une maison et commence à prendre de l’altitude. J’arrête de jurer et lui crie: « Okay, tu as gagné, bonne chance! ». Au pas de course, je retourne vers Michaela, qui monte la garde devant les caisses et je retire Declan de l’une d’elles. « Je ne peux pas la laisser partir seule! », dis-je à Michaela, stupéfaite: « Je lui envoie son compagnon! » Declan est tout à fait de mon avis, et le voilà qui s’élève gracieusement au-dessus de nous, avant de se mettre à la poursuite de Nadiyya. En quelques secondes, ils disparaissent tous deux dans le ciel. « Nous n’aurons pas de photo de leur envol », constate Michaela, « tout a été trop vite! »

Après ce début mouvementé, nous finissons de charger la voiture et nous partons enfin vers le vrai site de relâcher. Nous prenons Andrea en chemin, notre troisième alliée. « Il y a deux martinets qui sont déjà partis », lui dis-je gaiement. Nadiyya et Declan ont quelque peu volé la vedette aux autres!
Chacune prend position - nous sommes une équipe bien rôdée. Et c’est (re)parti. Le vent nous agace, avec ses méchantes rafales qui, sur les photos d’adieu, coiffent chaque martinet d’une petite huppe! Ils brûlent tous d’impatience, se tortillent dans notre main, et ne pensent qu’à une chose: partir!

Jesper ouvre le bal – c’est un miracle qu’il vole: pendant un an et demi, il n’a cessé d’abîmer ses plumes encours de repousse. Le voir tourner dans le ciel avec un plumage impeccable me donne envie de pleurer tellement c’est beau. Il est suivi de Sindarin, une Roumaine combattive, forte et sûre d’elle comme le sont les adultes. Rapide comme le vent, Neville effectue un départ magnifique! Leia et Ravenna nous prouvent une fois de plus que les juvéniles maîtrisent eux-aussi leur élément à la perfection. Comme nous pouvions nous y attendre, l’adulte Matisse fait preuve de la plus grande virtuosité, tout comme sa belle compagne. Tiju, Apollonia et le fougueux Aspen volent tellement vite que nous avons du mal à les suivre des yeux. Pour finir vient le tour de notre doux et délicat Quincy, qui, pendant longtemps, nous a fait faire beaucoup de souci: un faux départ suivi d’un dysfonctionnement moteur. Après sa greffe de plumes, son état s’est tellement amélioré que nous faisons aujourd’hui un nouvel essai. Il a envie, tellement envie. Et il en est capable! À la fois léger et puissant, il s’élance dans le vent et disparaît au-dessus des crêtes rocheuses, à la poursuite de ses camarades. Ils prennent tous la même direction!

Tout est allé si vite que je me sens complètement étourdie, comme si tout était irréel. Des mois et des mois d’inquiétude et d’angoisse, et les voilà enfin dans leur élément. Libres! Pendant longtemps, Andrea, Michaela et moi, toutes à notre enthousiasme, restons sur les lieux pour revivre ces instants de bonheur. Nous examinons le ciel, mais ils ont tous disparu. Avec son appareil photo, Michaela a réalisé de beaux instantanés, qui nous réjouirons encore longtemps.

Il n’en manque que deux! Mais leur image sera à jamais dans ma mémoire. Un jour, Nadiyya racontera à ses enfants comment elle a filé au nez et à la barbe de ses geôliers, profitant d’un instant d’inattention de leur part. Ajoutera-t-elle que ceux-ci, bons princes, ont relâché Declan dans la foulée pour qu’il la rejoigne?

Buchenstraße 9
D-65933 Frankfurt

Tel.:+49(69)35 35 15 04
Nous ne prenons en charge que les martinets! Pour les autres espèces, veuillez vous adresser aux centres de soins des différentes régions:
http://ufcs.fr/
 
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