Comme chaque été, de nombreuses personnes soucieuses des animaux se sont portées au secours d’oisillons en détresse. Ces gestes de compassion envers les bêtes compensent dans une certaine mesure les souffrances que, trop souvent, l’être humain leur inflige.

Chaque espèce animale a des besoins qui lui sont propres et requiert des soins spécifiques (nourriture, hébergement, rapport à l’homme). Les martinets n’échappent pas à la règle et possèdent, en matière d’alimentation notamment, des exigences particulières. Pendant de longues années, ils furent d’ailleurs considérés comme des animaux impossibles à élever à la main. Cette appréciation résulte d’informations erronées concernant les besoins alimentaires de cet oiseau : l’élevage de martinets, s’il est difficile, n’en est pas pour autant impossible. (cf. chap. Nourrir correctement)

Redisons-le : le martinet est un pensionnaire délicat, et les meilleures intentions ne mettent pas toujours à l’abri des pires erreurs. Nous recevons souvent des appels inquiets de personnes hébergeant un martinet depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, qui se sentent soudain dépassées par la difficulté de la tâche ou ont des doutes sur l’état de leur protégé. Voici quelques exemples d’appels récents :

Un « découvreur » s’inquiète, car son martinet juvénile, qui « mangeait comme quatre », s’est mis à refuser toute nourriture, alors qu’il n’est pas encore apte à voler (ce qui aurait été normal chez un oiseau proche de l’envol). Dans ce cas, il s’agit certainement d’une carence en vitamines B. Les martinets élevés à la main - y compris les adultes - doivent impérativement recevoir tous les 10-14 jours un complexe de vitamines B sous la forme d’une injection sous-cutanée administrée par un vétérinaire (cf. chap. Compléments alimentaires).

Certains problèmes ne sont repérables ni par le « découvreur », ni même par un vétérinaire. Il en est ainsi des lésions du plumage provoquées par un régime alimentaire inadapté (cf. chap. Conséquences d’une nourriture inadaptée.) En règle générale, ces lésions se manifestent 2 à 3 semaines seulement après le passage à une nourriture adaptée à base d’insectes. Cela signifie qu’un martinet mal nourri jusqu’à sa remise en liberté commencera à perdre des plumes au bout de quinze jours environ et tombera au sol. De cela, le « découvreur » n’en saura jamais rien ! C’est pour cette raison, entre autres, que certains experts autoproclamés continuent à conseiller la nourriture pour chiens et chats, et la viande hachée, conseils que l’on retrouve malheureusement dans des livres prétendument spécialisés.

Le contrôle régulier du poids et le nettoyage rigoureux de la pince de nourrissage sont également très importants. Nous avons accueilli récemment un martinet pesant 25 g et souffrant probablement d’une inflammation de la gorge. Les découvreurs étaient pourtant très motivés et avaient fait de leur mieux pour venir en aide à leur protégé. Si cet oiseau avait été relâché en l’état, il serait mort à très brève échéance.

Nous appelons donc tous les « découvreurs » de martinets à s’informer le mieux et le plus rapidement possible sur la marche à suivre. Ne vous fiez pas aux recettes de grands-mères, et n’agissez pas « à votre idée » - votre protégé pourrait y laisser sa vie.

Le site de la DGfM (Société allemande de sauvegarde du martinet(http://www.mauersegler.com/) contient toutes les informations nécessaires pour élever un martinet dans les règles l’art et s’adresse aussi bien aux profanes qu’aux vétérinaires.