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Situation d’urgence
Monday, 14. October 2013 17:22
Auteur : Christiane Haupt

Les alpins Lucrezia et Cesare ont du mal à contenir leur impatience! (c) C. Lerbs

Tout espoir d’effectuer un dernier relâcher depuis l’Allemagne n’est pas encore perdu. Pourtant, durant la deuxième semaine d’octobre, alors que le soleil refusait catégoriquement de montrer le bout de son nez, et face au nombre important de juvéniles aptes à voler et impatients de goûter à la liberté, nous décidâmes de rejoindre des régions plus clémentes. Après nous être concertées et avoir pris connaissance des derniers bulletins météorologiques, nous chargeâmes la voiture du docteur Haupt avec tout le matériel nécessaire et partîmes au plus vite. Quand on n’a jamais pris part à un tel déplacement, on ne peut imaginer la quantité de travail et l’organisation que cela exige. Sans parler du stress, tant pour les humains que pour les oiseaux, ni des frais, toujours très élevés! Dans ces moments-là, alors que la pression est à son comble, nous ne pouvons nous empêcher d’en vouloir aux personnes qui –parfois sciemment – dispensent à leur martinet des soins inadaptés et les « abîment » à un point tel qu’ils sont ensuite contraints d’ attendre de longs mois que leurs plumes repoussent. Ne pouvant être relâchés à temps depuis Francfort, ils doivent ensuite faire l’objet de coûteux transferts vers le sud.

 

Samedi 12 octobre donc, nous prîmes la route en direction du sud. Peu avant la frontière française, nous rencontrâmes nos partenaires suisses, qui nous confièrent deux alpins juvéniles. Tout comme nos protégés, ces oiseaux n’avaient pas pu être relâchés à temps depuis la Suisse en raison des mauvaises conditions météorologiques. Nous arrivâmes à Lyon à la tombée de la nuit. Là, nos amis français du centre de soins de Saint-Forgeux (69) - le réseau martinets s’internationalise ! - nous réservèrent un accueil des plus chaleureux. Une chambre confortable nous attendait et nos martinets eurent même droit à une pièce rien que pour eux ! À peine arrivées, nous commençâmes une tournée de nourrissage. Pendant ce temps, nos hôtes s’activaient dans la cuisine pour préparer le repas, qui fut un vrai régal. Nous fûmes impressionnées par tant de gentillesse, tant de générosité ! Et pour clore la soirée, le fils de notre hôte, Clément, âgé de trois ans et demi, nous fit partager son tout premier mot d’allemand, que ses parents lui avaient enseigné pour l’occasion: Mauersegler, martinet noir.

 

Le lendemain et comme toujours en pareille situation, nous étions très tendues: comment le relâcher allait-il se passer? Est-ce que les plus fragiles sauraient s’adapter à leur environnement? Nous fîmes deux tournées de nourrissage avant de prendre la route. Nos hôtes nous saluèrent chaleureusement et nous proposèrent de revenir dès que l’occasion se présenterait. Au moment du départ, ils nous offrirent de la confiture maison, ainsi que des tartelettes décorées de martinets en confiture.

 

Le soleil brillait lorsque nous quittâmes l’autoroute, à la hauteur d’Orange, pour rejoindre le lieu du relâcher, que nous avions choisi sur Google Maps et Street View. Il faisait bon, le ciel était bleu et il y avait beaucoup d’insectes. Nous sortîmes les oiseaux de la voiture et nous mîmes en position. Nous n’étions que deux – serait-ce suffisant ? Le très vif Arisu, en provenance de Dresde, qui fut le premier à partir, nous prouva que nos craintes étaient totalement infondées. Andurin, en provenance de Hemmelsdorf, Ferenc, en provenance de Forst, Artus, en provenance de Livourne – les uns après les autres, ils partaient à la conquête du ciel. La liberté enfin ! Et pour nous, le bonheur de les voir voler. Tess, dont nous avons déjà parlé dans une précédente chronique, figura elle aussi parmi les heureux élus. Les derniers à être relâchés- ils étaient en tout plus de 20 - furent les alpins Lucrezia et Cesare. C’est dans l’antique ville d’Orange et plus généralement, dans le magnifique paysage du sud de la France, que ces martinets commenceront leur nouvelle vie.

 

Heureuses mais très fatiguées, nous piqueniquâmes ensuite sur place. Emma, le chien du centre de soins, qui venait de réussir brillamment sa première prestation d’« assistante au départ », ne cessait de fouiller le pré, se croyant toujours en mission. Puis il y eut le long voyage vers les brumes froides et automnales de l’Allemagne. À ce jour, plus de 100 martinets se trouvent encore dans nos locaux, attendant leur tour. Game must go on! Et qui sait? En Allemagne aussi, le temps va peut-être s’améliorer suffisamment pour nous permettre de relâcher encore quelques oiseaux?

 

Buchenstraße 9
D-65933 Frankfurt

Tel.:+49(69)35 35 15 04
Nous ne prenons en charge que les martinets! Pour les autres espèces, veuillez vous adresser aux centres de soins des différentes régions:
http://ufcs.fr/
 
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