Le 30 juin, l’équipe du centre de soins eut droit à une véritable surprise avec un pensionnaire venu de Côme (Italie): en lieu et place du bébé martinet noir qui était annoncé, ce fut un jeune martinet alpin qui lui fut confié.
Âgé de 30 jours, ce dernier, tombé du clocher de la cathédrale de Côme, atterrit littéralement aux pieds de ses découvreurs, des vacanciers en provenance de Mannheim. Alors que les gens passaient à côté de lui sans prêter attention, pensant probablement qu’il était mort, ces derniers le recueillirent et cherchèrent de quelle manière lui venir en aide. Après avoir constaté qu’il s’agissait d’un martinet, ils se dirent que la seule solution pour cet oiseau en détresse était de l’apporter au centre de soins de Francfort, même si cela les obligeait à sacrifier leurs derniers jours de vacances. (Nous les remercions chaleureusement pour cette action!)
Baptisé Enno, ce martinet alpin (Apus melba) est parvenu en l’espace d’une semaine seulement à un poids de 90 grammes, soit le double de celui d’un martinet noir adulte – sa corpulence ne trouble en rien l’atmosphère douillette qui règne dans le nid où il est hébergé avec quatre martinets noirs.
En revanche, la remise en liberté d’un martinet alpin est moins simple que celle d’un martinet noir. Comme son l’indique, le martinet alpin est originaire des Alpes et on ne le trouve que dans le sud de l’Allemagne. Si on le relâchait depuis Francfort, Ennio se retrouverait seul de son espèce. Or il s’agit d’un juvénile encore inexpérimenté. Et à la différence des alpins adultes repartis depuis Francfort, Ennio percevrait cette ville comme son lieu de naissance, ce qui, du point de vue écologique, n’est pas souhaitable.
Le moment venu, il sera donc conduit jusqu’à Fribourg (en Allemagne) et pourra alors effectuer ses premiers vols avec ses congénères, avant de partir avec eux pour l’Afrique.