Comme toujours en été, des déposes de toitures ont lieu çà et là dans les villes. Et comme toujours, les oiseaux qui nichent dans les bâtiments, tels les martinets noirs, payent un lourd tribut à ces manœuvres estivales. D’après la loi fédérale sur la protection de la nature, les travaux susceptibles de mettre en péril des oiseaux en train de nicher ou de nourrir des jeunes au nid doivent être différés. La majorité des responsables le savent, mais peu en font cas. Un ouvrier nous dit un jour : « Mes collègues jettent les oisillons sur les tas de gravats, mais moi, je ne peux pas. »"

Sur les 90 jeunes qui sont actuellement en soin dans nos locaux, 30 d’entre eux ont été récupérés à la suite de déposes illégales de toitures. En bonne santé, ils n’auraient jamais dû se retrouver au centre de soins. En outre, ces arrivées massives nous obligent à jongler avec le peu de place dont nous disposons.

À Hattersheim, le toit d’une maison fut déposé malgré la présence avérée de plusieurs couples nicheurs. Huit oisillons encore partiellement nus furent apportés à l’école maternelle ( !) voisine afin que l’on s’occupe d’eux ! Ces oiseaux semblent fortement traumatisés : « Ils sont très difficiles à nourrir, ce qui signifie qu’ils ont subi un choc », déclare Christiane Haupt.
Face à une telle situation, nous nous réservons le droit d’engager une procédure judiciaire contre les responsables. Malheureusement, ce cas n’est pas exceptionnel. Comment peut-on être si cruel avec des êtres vivants qui, de plus, n’ont aucun moyen de défense ? Il faut avoir le cœur bien sec pour les jeter, tels des objets sans valeur, parmi les gravats.

Dans la rue, soyez attentifs lorsque des travaux de déposes de toits sont en cours ou lorsque vous apercevez des échafaudages : il se peut que ces derniers empêchent les adultes d’accéder au nid pour nourrir les jeunes. Prenez contact le plus rapidement avec les autorités compétentes : les martinets sont une espèce protégée et doivent être traités comme telle.