Le martinet se nourrit exclusivement d’insectes. Nous n’avons pas le choix, ce sont donc des insectes qu’il faut lui proposer.
Une nourriture inadaptée conduit non seulement à des problèmes digestifs pouvant parfois entraîner la mort du martinet, mais aussi à des malformations du squelette, à des carences, à des lésions au foie, à des problèmes de plumage ou à la chute de plumes.
Les grillons domestiques subadultes encore dépourvus d’ailes, ainsi que les grillons des steppes provenant d’animaleries ou d’élevages spécialisés constituent l’aliment idéal pour les martinets. Leur taille doit s’échelonner entre 12 et 18 mm. Nourrir les martinets avec des grillons aux ailes développées est inadapté. En effet, ceux-ci possèdent déjà leur ovipositeur, qui les signale comme des femelles arrivées à maturité sexuelle, et ont l’abdomen rempli de grappes d’œufs. Les martinets ne parviennent pas à digérer ces œufs et les rejettent dans leurs fientes en l’état. L’ovipositeur est un organe allongé situé à l’extrémité de l’abdomen des femelles de certains animaux et permettant la ponte.
N’achetez jamais de grillons dits provençaux ou gryllus bimaculatus. Plus robustes que les autres espèces de grillons, ils sont volontiers proposés par les vendeurs des animaleries. Ces grillons provoquent chez les martinets de violentes diarrhées. En revanche, cette intolérance n’a pas été observée chez les hirondelles, pas plus que chez d’autres espèces d’oiseaux insectivores.
Le nourrissage avec des grillons domestiques et des grillons des steppes représente le régime alimentaire le plus proche de celui du martinet. Les insectes sont consommés volontiers par l’oiseau, ce qui rend son élevage plus aisé. Les martinets nourris de la sorte ne se distinguent pas de ceux élevés au nid et arborent un plumage brillant et sans défauts. En l’état actuel de nos connaissances, il semble donc que ce mode de nourrissage constitue la meilleure option, tant pour l’oiseau que pour le soigneur.
Les jeunes martinets apprécient tellement ces grillons que, souvent, ils essaient de les attraper, puis tètent le doigt du soigneur - nettoyé et désinfecté -, avant de se laisser remplir le gosier. Cet élan facilite énormément le nourrissage, permet de gagner beaucoup de temps et de s’épargner du souci. Entre l’âge de 3 à 5 semaines environ, les martinets avalent avec voracité des grillons d’une longueur de 18 à 20 mm. En grandissant, ils feront preuve toutefois d’un appétit plus modéré et poursuivront leur croissance avec des grillons de 10 à 15 mm. Les martinets proches de l’envol qui rechignent à manger seront nourris avec des grillons auxquels auront été enlevés les élytres, le corselet et les pattes, afin que ne subsiste que la partie postérieure de l’insecte, plus molle.
De combien de grillons a-t-on besoin?
Pour nourrir un martinet pendant quatre semaines environ, il faut compter 500 à 600 grammes d’insectes. Si l’on opte pour les animaleries, où sont vendus de petits sachets contenant guère plus qu’une poignée d’insectes, l’élevage d’un martinet peut revenir cher. Il est donc préférable de commander les insectes à un éleveur.
Il est difficile de donner le nombre exact de grillons consommés par un martinet au cours d’un repas, car il varie en fonction de la taille, de l’âge et du stade de développement de l’oiseau. La quantité de nourriture donnée quotidiennement et calculée d’après les différents stades de développement peut servir de valeur de référence. Le renflement de la partie droite du cou visible pendant quelques instants après le nourrissage montre que l’oiseau a pris assez de nourriture. Insatiables, les jeunes martinets semblent avoir dans la gorge une espèce de broyeur, car, quelques minutes seulement après la fin de leur repas, il n’y a plus aucune trace de grillons au fond de leur gosier et ils recommencent à réclamer.
Vous trouverez ci-dessous une grille concernant la nourriture à donner aux jeunes martinets presque volants et aux adultes. Les quantités indiquées sont approximatives et doivent être adaptées à chaque cas. Pour chaque repas : 12 à 14 grillons de 15 mm environ distribués en deux fois avec une petite pause. Les jeunes martinets seront susceptibles toutefois de consommer beaucoup plus d’insectes par repas.
Indications relatives à la quantité optimale de nourriture
Âge du martinet (en jours)
Poids du martinet (en grammes)
Quantité de grillons/jour (en grammes)
Quantité de grillons/jour (en % du poids corporel)
Quantité de grillons (en grammes) par repas avec 6 repas/jour
20
37.70
15.90
42.20
2.65
32
37.90
16.50
43.50
2.75
38
42.90
12.60
29.40
2.10
adult
40.40
13.80
34.20
2.30
Est-ce que je le nourris assez?
Vous devez peser votre martinet tous les jours. Vous trouverez, dans la rubrique Le martinet -> Identification -> Tranches d’âge,un tableau présentant le développement d’un jeune martinet du 1er au 44ème jour. Il convient de préciser que ce martinet était menu et de petite taille. Les individus plus imposants pourront dépasser largement les 50 grammes avant la phase de réduction de poids (vers le 38ème jour).
Comment les insectes sont-ils préparés?
Les grillons commandés en grandes quantités seront mis au congélateur pour être tués. Les portions prélevées par la suite seront placées dans une passoire à main et passées sous l’eau chaude. Après avoir été soigneusement égouttées, elles pourront être distribuées. En été, il faut veiller à ce que les insectes décongelés ne tournent pas. Ceux qui n’auront pas été consommés seront mis au réfrigérateur dès la fin du nourrissage et réchauffés quelques instants à l’eau chaude avant le nourrissage suivant. Les insectes avariés, de couleur noirâtre, seront éliminés.
Très important:
La congélation des insectes entraîne la destruction des vitamines B, indispensables à la vie. L’administration régulière d’un complexe de vitamines B est donc absolument nécessaire.
1. L’idéal est une injection de 0,1 - 0,15 ml d’un complexe de vitamines B à faire effectuer tous les 10 jours par un vétérinaire (en sous-cutané dans le pli du genou et non en intramusculaire, car c’est très douloureux).
ou
2. Tous les 2 jours, injecter à l’aide d’une aiguille 0,05 ml d’un complexe de vitamines B dans 3-4 grillons, puis donner ces grillons au martinet lors d’un repas.
Les produits vitaminiques classiques, comme le Korvimin, ne sont pas suffisants pour prévenir une carence en vitamines B. L’administration d’un complexe de vitamines B est donc indispensable! Cf.: http://www.apusapus.net/infections.html?&L=fr
Quels autres types d’insectes peut-on donner?
Faux bourdons Les mâles de l’abeille européenne (Apis apis) ne peuvent servir de nourriture de base pour les martinets, car ils sont trop riches. Ils constituent en revanche un bon complément et se sont révélés précieux pour requinquer des oiseaux très affaiblis. Il peut donc être utile de nouer des contacts avec des apiculteurs locaux. Et si, parmi ces derniers, certains sont des amoureux des oiseaux, vous pourrez peut être obtenir gratuitement quelques rayons aux alvéoles remplis de larves. Attention : ne donner que des insectes issus de ruches exemptes de pesticides! Si l’apiculteur traite ses abeilles chimiquement (contre le varroa, par exemple), les mâles provenant de ses ruches ne pourront être utilisés. Les rayons abritent des insectes se trouvant à différents stades de développement, de la larve à l’insecte presque adulte. Il est conseillé de mettre les rayons au congélateur afin d’en extraire les insectes plus facilement. Pour une meilleure conservation, ces derniers seront plongés dans l’eau bouillante pendant une à deux minutes. Après avoir été rincés à l’eau froide, ils seront replacés au congélateur. Il suffit ensuite de prélever les quantités nécessaires pour chaque repas.
Les larves de faux bourdons qui n’ont pas été blanchies ne peuvent être données aux martinets, car elles sont liquides et s’abîment extrêmement vite. Seuls les insectes arborant une couleur marron, jusqu’à ceux parvenus au seuil de l’âge adulte (ils ressemblent alors à des abeilles, le dard en moins), peuvent être consommés par les martinets sans avoir été blanchis au préalable. Ne jamais donner d’abeilles femelles : elles possèdent un dard et renferment un venin très puissant!
Larves de galléries ou fausses teignes de la cire Les galléries (Pyralidae)sont des nuisibles de l’abeille. Tendres et douces comme de la soie, leurs larves, qui ressemblent à de petits vers blancs courts et larges, peuvent être achetées vivantes dans les magasins de pêche ou, blanchies, dans des élevages spécialisés. Elles peuvent, en petites quantités, être utilisées comme nourriture de complément. Il ne faut pas donner plus d’une larve par repas. En effet, ces larves sont très grasses et, distribuées en trop grandes quantités, elles peuvent entraîner des troubles digestifs chez le martinet et donner une coloration verte à ses fientes. Les larves vivantes peuvent être données en une seule fois. Blanchies, elles deviennent en revanche dures et caoutchouteuses, et doivent impérativement être coupées en petits morceaux.
"Plancton des prés" On peut bien sûr aller dans la nature et, plein d’enthousiasme, un filet à la main, partir à la recherche de moustiques, mouches, papillons, et autres insectes volants, qui constituent la meilleure nourriture qui soit pour les martinets. Pourtant, la chasse se révélera vite épuisante. Quiconque a déjà essayé d’attraper pour un jeune martinet affamé la quantité d’insectes nécessaire à un seul de ses repas, considère les parents oiseaux avec le plus grand respect. Mieux vaut donc se rendre dans une animalerie, plutôt que de rapporter pour tout butin trois pucerons écrasés. Au cas où vous vous improviseriez chasseur d’insectes, retenez bien ceci : ne jamais donner à un martinet des insectes aux couleurs vives, munis d’un dard ou recouverts de poils, car ils risqueraient d’être toxiques pour l’oiseau.
Que penser des "mélanges"?
Dans de nombreux centres de soins ou d’élevage, les martinets sont nourris avec des mélanges aussi divers qu’hasardeux.
Les préparations constituées principalement de viande (tartare, viande hachée, cœur) sont à bannir. Le martinet est un insectivore et n’est pas prévu pour manger de la viande. Il ne viendrait à l’idée de personne de nourrir un herbivore – le cheval, par exemple – avec de la viande. Pourquoi alors cette fausse croyance si tenace selon laquelle un insectivore peut manger de la viande?
Il existe toutefois des mélanges spéciaux composés essentiellement d’une préparation d’insectes de grande qualité, comme les « beoperle » (préparations complètes pour l’alimentation et l’élevage des oiseaux insectivores et frugivores), à laquelle est ajoutée de la viande de bœuf fraîche, maigre et d’excellente qualité, afin d’obtenir un ensemble malléable pour pouvoir former des boulettes de la grosseur d’un petit pois. Parmi ces mélanges, on peut citer celui distribué par la société aleckwa ou celui baptisé Type IV blau, mis au point par la société Claus. Les produits proposés par ces sociétés ne contiennent que des insectes, contrairement à ceux des autres marques, où sont incorporés des produits boulangers pouvant causer des troubles digestifs à l’oiseau et mettre sa vie en danger. Cependant, la Deutsche Gesellschaft für Mauersegler (la société allemande de sauvegarde du martinet) refuse catégoriquement ces mélanges, fussent-ils de bonne qualité. Le centre de soins pour martinets de Francfort n’y a pas recours et n’en fait pas mention lorsqu’il délivre des conseils aux personnes ayant trouvé un martinet.
Certes, les mélanges d’aleckwa ou Claus blau Type IV, utilisés par des personnes expérimentées, ont donné de bons résultats chez les jeunes martinets. Aucun trouble, aucun problème de plumage n’a été observé, comme c’est le cas avec des préparations de qualité inférieure. L’utilisation de ces mélanges exige toutefois une longue expérience, une grande adresse et une hygiène rigoureuse.
Les personnes qui élèvent un martinet pour la première fois risqueraient d’être dépassées, et ont tout intérêt à opter pour les grillons domestiques et les grillons des steppes. De plus, les mélanges s’abîment très vite en été et ce, sans que nous nous en apercevions. La viande de bœuf crue et hachée, qui entre dans la composition des mélanges, se transforme rapidement en un bouillon de culture truffé notamment de staphylocoques et de salmonelles. Il faut en outre se montrer très adroit pour enfoncer les boulettes légèrement collantes dans le gosier d’un martinet sans obstruer ses voies respiratoires. Malheureusement, des erreurs de manipulation se sont déjà produites, et l’oiseau endure alors de grandes souffrances avant de mourir.
La viande – la viande de bœuf en particulier – peut poser problème pour une toute autre raison : aucune recherche n’a été faite sur les risques de transmission de l’ÉSB (encéphalopathie spongiforme bovine) aux oiseaux.
Tant que des risques éventuels subsistent, il convient de se montrer prudent. En effet, nous ne saurions rendre la liberté à nos protégés en les chargeant d’un cadeau empoisonné.
Pourtant, avant...
...oui, mais nos connaissances ont progressé, et nous sommes devenus plus exigeants.
Certes, il était courant, autrefois, de nourrir n’importe quel jeune oiseau avec du pain ou de la viande hachée. Es ist sicher aufschlussreich, dass aus diesen Zeiten auch die weitverbreitete Ansicht stammt, dass man verwaiste Wildvögel "sowieso nicht großbekommt"Les restes et la nourriture avariée n’ont pas à figurer au menu d’un (jeune) martinet, pas plus que le lait, le jaune d’œuf cru, les pâtes, la crème, le pain, etc. Il s’agit non pas de faire preuve d’une imagination débordante en matière alimentaire, mais de regarder simplement par la fenêtre : après avoir vu des merles en train de tirer des vers de terre hors du gazon, qui aurait l’idée de nourrir l’un des leurs avec des bâtonnets de poisson?
Quand et à quelle fréquence nourrir?
Pour un martinet présentant un poids correct, six repas par jour à raison d’un toutes les deux heures/deux heures et demie suffisent généralement. Le nourrissage débutera à 7ou 8 h pour se terminer à 21 ou 22 h. Ne pas nourrir plus tard dans la nuit, car le martinet, tout comme vous, a besoin de repos et de sommeil.
Un martinet fortement amaigri devra subir plusieurs injections par jour et nécessitera une surveillance constante. Lorsque son état commencera à s’améliorer, il faudra lui donner plusieurs petits grillons toutes les demi-heures environ ; au début, donnez seulement la partie postérieure des insectes, qui est plus molle, ou des faux bourdons ayant été blanchis. Surveillez que l’oiseau fasse régulièrement ses fientes, c’est extrêmement important. Les martinets affamés, en particulier les jeunes, ont souvent un appétit vorace, mais il arrive qu’ils soient trop faibles pour digérer correctement. Lorsqu’un tel oiseau réclame, on est tenté de le nourrir à satiété. Pourtant, après un début d’amélioration, son état se dégrade, car son estomac, surchargé, ne peut remplir sa fonction, et l’oiseau se trouve alors en danger de mort. L’un des signes avant-coureurs est la prise de poids de plusieurs grammes en quelques heures seulement.
Contrôlez régulièrement son ventre par palpation pour savoir si celui-ci demeure souple et encore disponible pour accueillir de la nourriture. Un ventre dur, proéminent et rond comme une bille constitue un signal d’alarme. Il convient alors dans un premier temps d’arrêter toute nourriture solide et d’administrer une injection de produits reconstituants.
Stabiliser l’état d’un jeune martinet très amaigri peut demander plusieurs jours. Pendant cette période, il se peut que le ventre d’un martinet nourri pourtant sans excès soit dur au toucher. Toutefois, si vous vous en tenez strictement à de petites quantités distribuées à peu d’intervalles, votre protégé ne risque guère de se retrouver dans la situation décrite ci-dessus.
Le "Pankreon",une préparation destinée à stimuler les fonctions digestives, et disponible en pharmacie sous forme de granules, s’est révélé utile dans les cas de digestion difficile. La posologie est la suivante : donnez trois ou quatre fois par jour un ou deux granules écrasés, puis tamponnez la poudre ainsi obtenue avec un grillon. Répétez l’opération pendant un à deux jours.
Tant que l’état de l’oiseau n’est pas stabilisé, la pause alimentaire nocturne ne devrait pas excéder quatre ou cinq heures. Vous pourrez ensuite revenir à un nourrissage normal et goûter vous aussi un repos bien mérité.
Comment nourrir un martinet?
Contrairement aux oisillons d’oiseaux chanteurs, les jeunes martinets élevés par un humain n’ouvrent pas le bec pour réclamer à manger. Quant aux martinets adultes, habitués à chasser les insectes en vol, il ne leur viendrait jamais à l’idée d’ouvrir le bec spontanément pour réclamer de la nourriture. Il est arrivé que des martinets meurent presque de faim, car les personnes qui en avaient la charge croyaient bien faire en plaçant devant eux une coupelle de nourriture ou négligeaient de nourrir les jeunes, pensant que s’ils n’ouvraient pas le bec, c’est qu’ils n’avaient pas faim.
Pour déclencher l’ouverture du bec, il suffit d’en toucher légèrement le bord côté gauche, après s’être lavé et désinfecté le doigt (cf. : vidéos sur le nourissage). Dans la mesure où l’oiseau n’est pas effrayé, en état de choc, ou très affaibli, il ouvrira le bec immédiatement, fera mine d’avaler votre doigt, avant de le téter, et commencera à s’agiter. C’est qu’il attend avec impatience que l’adulte – dont la tête, croit-il, est votre doigt ! – verse la boulette de nourriture dans son gosier.
On mettra ce réflexe à profit et, avec une pince, on déposera adroitement et sans faiblir les insectes dans la gorge de l’oiseau. Ça paraît simple, mais c’est en réalité très difficile ! Le jeune martinet n’est en effet pas très patient avec nous. Une succession programmée de réflexes s’opère en lui : arrivée de l’adulte avec de la nourriture – image du bec de l’adulte au-dessus de sa tête – réception de la boulette de nourriture. Lorsque cette chaîne est interrompue – parce que la personne qui le nourrit est inexpérimentée et que son doigt passe à plusieurs reprises à côté du bec, ou parce que les grillons ne sont pas donnés à une cadence assez rapide – l’oiseau s’agace, il réclame encore une fois ou deux, puis refuse de coopérer. Dès lors, il n’ouvrira plus le bec spontanément et ce, même s’il a très faim.
La tâche devient alors plus compliquée, car le martinet doit être nourri de force. Afin que cet exercice ne dégénère pas en torture pour l’oiseau, on procédera avec un maximum de douceur. Le bec d’un martinet, notamment celui d’un jeune, est un assemblage extrêmement fragile et très sensible. Pour l’ouvrir, il faut allier adresse et délicatesse, sous peine de l’endommager, de le tordre, voire de le casser. Installez-vous devant une table, étalez une serviette propre et posez l’oiseau dessus. Maintenez-le délicatement avec votre main gauche et couvrez son corps avec un petit torchon afin que le gras de votre peau ne fasse pas coller ses plumes entre elles. Si vous ne le faites pas, votre protégé aura, au bout de quelque temps, un aspect « gras », et les propriétés isolantes de son plumage seront altérées. Or le martinet, qui vole à des altitudes élevées, doit avoir impérativement un plumage en excellent état. Il y va de sa survie.
Le martinet ne doit pas être maintenu plus longtemps et plus souvent que nécessaire. S’il se sent trop contraint, il réagira instinctivement par des tentatives de défense et de fuite. Parmi celles-ci, il faut ranger la fâcheuse habitude qu’ont ces oiseaux de se laisser glisser en arrière sous la main et sous la serviette, de telle sorte que le soigneur mal aguerri a déjà perdu la moitié de ses moyens avant d’avoir pu introduire le premier grillon dans le bec de l’oiseau.
Maintenez le martinet délicatement, mais fermement, tenez bien sa tête et, de votre main droite, ouvrez-lui le bec avec précaution, en introduisant l’ongle entre la mandibule inférieure et la mandibule supérieure. Avec l’index de la main gauche, laquelle maintient l’oiseau, tenez le bec entrouvert.
L’insecte sera introduit dans le gosier du martinet à l’aide d’une pince à bouts ronds exclusivement. Poussez-le bien au fond de la gorge – par-dessus et derrière la langue –, et fermez le bec de l’oiseau. Caressez-lui légèrement le cou de haut en bas afin de déclencher le réflexe de déglutition. En outre, ce geste renforce le lien qui unit l’oiseau au soigneur et accroît sa confiance envers ce dernier! Il peut être utile d’humidifier légèrement le grillon pour faciliter sa descente.
Préparez-vous à ce que votre protégé recrache souvent. Il en sera ainsi jusqu’à ce que vous ayez pris le coup de main pour le nourrir ! Vous devrez donc vous montrer patient et compréhensif, car le mode de nourrissage que vous lui imposez est nouveau pour lui et il a besoin de temps pour s’y habituer. Si vous faites des gestes brusques ou que vous élevez la voix, l’oiseau sera de plus en plus effrayé, et pour peu qu’une mauvaise manipulation entraîne une blessure, le nourrissage deviendra une torture pour l’animal, qui s’y opposera de toutes ses forces.
Plus votre protégé est jeune, plus vous parviendrez facilement à lui faire « crocheter » votre doigt, que vous ferez bouger légèrement afin d’imiter les mouvements rotatifs de la tête de l’adulte, et à faire glisser les grillons au fond de sa gorge. Cela marche aussi parfois avec des martinets adultes, lorsqu’ils sont affamés. Il y en a même certains qui apprennent à saisir les insectes au bout de la pince ou du doigt ! Mais ce sont là des exceptions. En règle générale, les oiseaux adultes ou presque volants doivent être nourris de force, et leur bec sera ouvert comme décrit précédemment.
Faut-il que je donne à boire à mon martinet?
Avant de commencer à nourrir votre martinet, proposez-lui toujours quelques gouttes d’eau fraîche que vous déposerez avec la pince sur le bord de son bec. Vous verrez alors s’il boit volontiers ou non. Ses besoins en eau sont généralement couverts par la nourriture. Les grillons contiennent en effet beaucoup de liquide et si, de surcroît, ils ont été passés sous l’eau tiède, le martinet n’aura pas forcément besoin de boire.
Cela dépend toutefois du moment de la journée et de la météo. Au réveil ou pendant les chaudes journées d’été, le martinet peut avoir très soif. Les muqueuses qui tapissent sa gorge doivent toujours être humides et roses. Trop sèches, elles constituent une porte d’entrée à toutes sortes de germes pouvant causer de dangereuses affections de la gorge.
Rare, mais possible: Martinet adulte qui mange et boit lui-même.
Défécation
Les fientes représentent un bon indice pour savoir si un martinet est nourri correctement ou non. Elles doivent être ni trop dures ni trop molles, de couleur foncée, avec un petit « chapeau » blanc et entourées d’une pellicule élastique. Des fientes liquides, malodorantes ou en forme de filament et de couleur verdâtre sont le signe d’une nourriture inadaptée ou avariée. Lorsque l’oiseau s’est soulagé, enlevez les fientes de son carton le plus rapidement possible ou recouvrez-les d’un morceau d’essuie-tout. Changez éventuellement toute sa litière afin que l’ensemble de son plumage reste propre. Si, malgré tout, votre protégé s’est sali, lavez précautionneusement les parties souillées avec de l’eau tiède.
Nous ne prenons en charge que les martinets!
Pour les autres espèces, veuillez vous adresser aux centres de soins des différentes régions: http://ufcs.fr/